•           La pollution des rivières admet différents types :

     

    1) La pollution chimique

              Elle consiste en le rejet de substances chimiques dissoutes, indésirables et/ou toxiques qui provoquent des déséquilibres biologiques à effet immédiat (c'est-à-dire à court terme) ou différé (c'est-à-dire à long terme). Cette pollution est considérée comme dangereuse pour l'Homme, car elle peut l'atteindre à travers la chaîne alimentaire ou un réseau trophique.

     

    Ci-dessous: un exemple de chaîne alimentaire dans les rivières 

     

    shema-la-chaine[1]

    Ainsi, les substances chimiques s'accumulent dans tous les organismes, du fait de leur affinité pour les lipides par exemple. Elles contaminent d'abord les producteurs primaires, en particulier les végétaux dont les plantes et les algues qui sont directement reliés au milieu et se nourrissent de ce qu'il contient, puis les organismes qui se nourrissent d'elles... Le phénomène remonte ainsi toute la chaîne alimentaire et finit par toucher les producteurs secondaires, les phytophages puis les zoophages. Les espèces qui se trouvent à l'extrémité supérieure de la chaîne alimentaire, y compris l'Homme, sont ainsi exposées à des concentrations en substances toxiques beaucoup plus élevées que celles qui se trouvent au départ dans l'eau : c'est ce qui est appelé la bioaccumulation, conséquence directe du fonctionnement pyramidal des écosystèmes. De nombreuses espèces animales et végétales sont fragilisées. Elles tombent malades et parfois meurent.

     

    Dans l'exemple ci-dessous, le phytoplancton au plus faible échelon est confronté à une teneur pour un pesticide particulier assez faible de 0,1 µg/kg tandis que les goélands, à l'échelon le plus élevé font face à des teneurs beaucoup plus importantes de 1000 µg/kg ! Les pesticides ont la particularité d'être très peu biodégradables. On voit le danger que cela peut représenter pour l'Homme qui se nourrit avec la pêche de dorades, fortement contaminées elles-aussi.

     

     sdc17062

     

     

    Cette pollution comprend aussi bien les hydrocarbures et les détergents que les métaux lourds ou encore les pesticides et les nitrates... De plus, il faut également prendre en compte les substances minérales dissoutes, toxiques ou désagréables, comme les sels (sulfates et chlorures).

     

    2) La pollution thermique

              La pollution thermique correspond à l’augmentation ou à la diminution de la température de l’eau suite à l’action de l’Homme. Il s’agit d’une pollution diffuse, non visible. Causée majoritairement par le rejet d'eaux usées et d'effluents industriels s'élevant quelquefois à 60, 70, voire 80°, elle provoque la destruction totale de la vie aquatique. Sachant que la vie animale ne peut exister que dans une gamme étroite de température, comprise entre -2 °C et 50 °C, on voit bien à quel point cette pollution est dangereuse pour les êtres vivants aquatiques, qui sont encore plus sensibles aux changements brusques de température que les organismes terrestres.

    Indirectement, la pollution thermique entraîne un autre effet : elle accélère les réactions chimiques, du moins tant que la température demeure dans la zone de tolérance des organismes. Ainsi, si la température augmente au-dessus du seuil critique, les réactions métaboliques ralentissent.

    Aujourd'hui, ce sont les producteurs d'électricité qui sont considérés comme la principale source de pollution thermique. Les centrales nucléaires font également face à des pertes de chaleur incomparables. Ce n'est qu'à partir des années 1960 qu'il y a eu une prise de conscience du phénomène de pollution thermique.

     

    3) La pollution organique

            La pollution organique est due aux rejets d'eaux usées ou d'eaux riches en déchets. Ceux-ci vont être dégradés par des bactéries qui, pour ce faire, vont consommer beaucoup de dioxygène, au détriment des êtres vivants du milieu. La diminution de la concentration de ce gaz occasionnée peut provoquer la mort de nombreux animaux aquatiques.

    Lorsque les substances organiques sont facilement biodégradables, elles peuvent être décomposées et éliminées grâce aux capacités naturelles d'auto-épuration des milieux aquatiques. Mais, lorsqu'elles sont en excès, c'est cette décomposition par les bactéries qui peut entraîner l'asphyxie de la faune aquatique. Ce sont les poissons qui souffrent le plus du manque de dioxygène, les invertébrés étant moins affectés, et les bactéries encore moins. En cas de forte pollution, la vie végétale aussi tend à disparaître. Combinée à la pollution thermique qui accélère les réactions chimiques, l'équilibre naturel du milieu est rompu.

    La présence excessive de phosphates et de nitrates dans l’eau provoque de plus un développement intensif des plantes aquatiques qui se nourissent de ces produits et ensuite prolifèrent. Le développement de ces plantes nécessite également beaucoup de dioxygène. Ces végétaux, en mourant, alimentent les bactéries qui prolifèrent à leur tour et consomment le dioxygène de l'eau. Ceci rend impossible la vie des autres organismes vivants dans l’eau qui, ne pouvant plus respirer, tendent à disparaître. C'est l'eutrophisation.

    eutrophisation2[1]

     

     

    4) La pollution bactériologique/biologique

              Elle se traduit par le surdéveloppement de micro-organismes (bactéries, virus, microbes...) ou de végétaux parfois très dangereux comme des champignons qui provoquent un déséquilibre du milieu environnant.
    La pollution microbiologique résulte des déchets organiques, en particulier les excréments qui contiennent des germes pathogènes (virus, bactéries ou parasites) véhiculés par l’eau. Ces germes peuvent provoquer des maladies graves qui ont été jadis responsables d’épidémies dramatiques dans nos pays. Aujourd’hui, cette pollution des eaux a fortement diminué dans les pays industrialisés grâce à la mise en service de stations d’épuration qui assurent le nettoyage des eaux usées avant leur rejet dans la nature, mais c'est un véritable enjeu des pays en développement.

     


    station_epuration[1]

     

     

     5) La pollution physique

               Elle altère la transparence de l'eau (à cause de la présence de matières en suspension). Il s'agit de tous les déchets physiques que l'on retrouve le long des rivières et dans l'eau, comme les bouteilles en plastique, le papier ou encore le carton ; d'où l'importance de bien faire le tri dans ses poubelles et de ne pas tout jeter dans la nature ! Tous ces déchets réduisent la transparence de l'eau, en masquant la lumière du Soleil, empêchant ainsi la croissance des plantes aquatiques. Elles peuvent aussi boucher les branchies des mollusques et des poissons qui filtrent l'eau. 

     

    dechets-inde_pics_809[1]

     

    6) La pollution mécanique

              Moins connue, elle est principalement  illustrée par les barrages. Ceux-ci constituent un obstacle pour les poissons migrateurs comme le saumon ; les eaux deviennent plus calmes et la vie animale et végétale en souffre.

    La pente importante du Doubs (436 m pour chaque 144 km environ) est propice à la production électrique. Plusieurs centrales électriques et barrages jalonnent le cours de la rivière, comme celui du Châtelot, barrage Franco-Suisse achevé en 1953 et haut de 74 mètres.

    barrage-du-chatelot-1

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