Jusqu'ici, nous avons effectué des mesures de paramètres classiques, tels la température, le pH, et ainsi de suite. Certes, ces facteurs nous révèlent la qualité de l'eau étudiée, mais ils se contentent d'indiquer son état au moment même de la mesure, sans considérer son évolution dans le temps. Si la rivière a subi l'influence d'une pollution dans le passé, les analyses chimiques réalisées ne la signaleront pas systématiquement : elle aurait pu, par exemple, être emportée par le courant. Cependant, dans tous les cas une pollution laisse des traces observables au niveau de la faune : les espèces les plus sensibles disparaissent, remplacées par les espèces les plus résistantes à la pollution appelées indicateurs biologiques. Les animaux vivants dans l'eau sont par conséquent de réels témoins de l'état de la rivière et de sa santé, d'où la nécessité de se pencher sur ce qu'on appelle l'indice biotique.

Le calcul de l'indice biotique est une note de 0 à 10 attribuée à la qualité biologique de l'eau et qui  est déterminée à l'aide d'un tableau. Celui-ci présente, dans la première colonne, les principaux groupes d'invertebrés classés dans l'ordre croissant de leur résistance à la pollution ; dans la seconde colonne, on prend en compte le nombre d'unités systématiques (genre ou famille) présentes, c'est-à-dire la diversité de la faune.

 

 

De même que pour les expériences précédentes, nous avons jugé intéressant de comparer deux endroits du Doubs : un de l'eau à la source, un autre de l'eau traversant Besançon. Nous n'avons malheureusement pas pu retourner à la source pour réaliser cette 'pêche particulière'. Cependant, par un coup de chance, en regardant les photos prises à la source le jour du prélèvement, on a découvert sur une d'entre elles une pancarte d'information qui valorisait une présence abondante de larves aquatiques sensibles à la pollution : les larves d'éphémères et les larves de trichoptères. Très sensibles à la pollution de l'eau, elles témoignent de la bonne santé de la rivière. Ainsi, si l'on regarde la tableau,  ces deux larves appartiennent respectivement aux groupes faunistiques I et II, les plus sensibles à la pollution. Même si l'on ne connait pas le nombre d'unités, cela suffit à classer l'eau de la source comme une eau de qualité, non-polluée, avec un indice biotique supérieur à 7. Certes, la démarche scientifique nous fait ici défaut ; mais d'un autre côté, nous avons dû nous contenter de cette information, et ceci pour la simple et bonne raison que l'endroit n'était plus accessible pour un prélèvement, mais c'est une expérience à faire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Passons à l'eau de ville à présent. La crue saisonnière du Doubs nous a relativement limité, nous avons du nous contenter d'un seul prélèvement au bord de la rivière. Sur le terrain, bravant le froid, nous commençons sans plus attendre cette pêche spéciale, munis d'une épuisette, d'un récipient, de bottes et de gants prêts pour l'usage. En effet il est possible que nous trempions quelquefois les pieds dans l'eau et que nous retournions des cailloux entre autres...

 

 

 

 

 

Contrairement aux apparences, la méthode de la pêche est assez délicate et demande un minimum d'application pour ne pas se laisser surprendre...Voici les êtres vivants que nous avons trouvés :

 

 

Une larve de sialis, mégaloptère

Avec 3 paires thoraciques et 7 paires de branchies abdominales, elle fait partie du groupe des éphémèroptères (ecdyonurides exclus). Elle est donc relativement polluo-sensible.

 

 

 

 

 

Un gammare, dit "crevette d'eau douce"

Avec plus de 6 pattes, il s'agit d'un petit crustacé faisant partie des gammaridés.

 

 

 

 

Nous avons également prélevé des vers et les avons gardé, n'ayant pas grande idée du rôle qu'ils peuvent éventuellement jouer dans le calcul de l'indice biotique.

 

 

Ainsi, avec notre prélèvement, notre indice biotique s'élève à 4, une valeur qui qualifie l'eau de polluée, il est vrai que cette note est très basse comparée à celle de la source quasi-parfaite. Cependant, elle reste théorique : comme susdit, notre observation à été limitée, d'une part par le matériel (faute d'un filet Surber, nous avons utilisé une simple épuisette pour piscine), d'autre part par les contraintes saisonnières. Ainsi, nous n'avons pas pu trouver beaucoup d'espèces différentes ni en grande quantités. En plein janvier, en hiver, elles ont plutôt tendance à se cacher et il est plus rare d'en trouver qu'en été, ce qui explique aussi en partie notre indice biotique très faible. Nous pouvons toutefois nous baser sur cette valeur dans le cadre de notre TPE, la vie aquatique dans le Doubs semblant beaucoup plus affectée à Besançon qu'à Mouthe, ce qui est la preuve d'une quelconque pollution le long du parcours de cette rivière.